État des lieux et stratégies Crise : profiter d’un audit-conseil subventionné
Dans un contexte économique particulièrement difficile, des Régions prennent en charge, partiellement ou entièrement, des audits d’exploitation, pour permettre aux exploitants de remettre à plat leur situation et trouver des solutions de sortie de crise.
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Face à la crise
Des audits pris en charge
Plusieurs Régions ont débloqué des moyens pour venir en aide aux exploitations agricoles fragilisées par la crise. Parmi les mesures d’urgence figure souvent la réalisation d’audits-conseils, financés en tout ou partie par différents partenaires : Région, État, Département, organismes de conseil…
Dans les Hauts-de-France, les audits sont ouverts à tous les éleveurs et leur coût, de 1 000 euros, est entièrement pris en charge. « Les 860 demandes reçues fin 2016 dépassaient déjà l’enveloppe, prévue pour 800. La Région l’a donc rallongée et a reporté à fin mars, au lieu de janvier, la date limite pour réaliser l’audit, présente Stéphane Verscheure, conseiller à la chambre d’agriculture de la Somme et coordinateur départemental du dispositif. Seuls 10 % des audits visent à évaluer la faisabilité d’un nouveau projet. 45 % des éleveurs le demandent pour passer au mieux la période de crise, et les 45 % restants parce qu’ils sont vraiment dans le rouge. Ces derniers sont souvent de grosses structures, qui se sont récemment développées ou ont beaucoup investi. »
En Bourgogne-Franche-Comté, l’aide passe par l’envoi aux exploitants de « chèques audit agricole », qui prennent en charge 70 % du coût d’un audit. Un volume prévisionnel de mille chèques est annoncé sur trois ans. D’autres Régions (Grand-Est, Centre-Val de Loire…) ont réfléchi à des dispositifs équivalents.
Remise à plat
Tous autour de la table
Suivant les régions, plusieurs prestataires sont habilités à réaliser l’audit : chambres d’agriculture, CerFrance, Contrôle laitier, ou toute structure ayant passé une convention avec la Région. Il peut sembler pratique de faire réaliser l’audit par quelqu’un qui possède déjà les chiffres de l’exploitation, mais « il est plus intéressant d’avoir un regard nouveau sur sa situation, conseille Stéphane Verscheure. L’auditeur passe une demi-journée à collecter les informations.
La restitution se fait sur l’exploitation, en présence de différents partenaires, dont au moins la banque, le comptable ou conseiller de gestion, et une personne technique (chambre d’agriculture, Contrôle laitier… au choix de l’éleveur. Il peut inviter, en plus, un fournisseur ou son vétérinaire, par exemple. Cela force les partenaires à se mettre d’accord sur les préconisations, au lieu de faire entendre différents sons de cloche à l’éleveur. » Autre intérêt de cette table ronde : la banque sera peut-être mieux disposée à accompagner un élevage qui s’est remis en question et construit un projet cohérent.
Plan de financement
« Sur le plan économique, on gère d’abord l’urgence : négociations avec la banque pour tenir jusqu’à la prochaine campagne, établissement d’un budget de trésorerie…, indique Damien Despicht, du CerFrance de la Somme. Pour le plus long terme, le plan d’actions propose des demi-journées de conseil sur les points à améliorer : principalement le coût alimentaire et/ou les charges de mécanisation. Pour les exploitations qui sont dans le rouge, il faut parfois se résoudre à décapitaliser : vendre du matériel ou même une partie du cheptel reproducteur… Dans les cas les plus critiques, les agriculteurs sont réorientés vers la procédure Agridiff. »
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